Histoire de la ville

Découvrez l'histoire de la ville de Florac.

L'époque Gallo-romaine et un certain Florus

Nous connaissons très peu de nos ancêtres gaulois, sinon qu’ils appartenaient à la tribu des GABALES (plus tard les Gévaudanais).

Il existe plusieurs versions de l’origine du nom ‘FLORAC’: ce nom dériverait du latin ‘Flor Acqus’ qui signifie ‘Fleur des Eaux’. Il est vrai que cette romantique appellation conviendrait très bien à Florac qui est traversée par trois rivières (Tarn, Tarnon, Mimente) et une résurgence (le Pêcher).

Cependant les étymologistes ont, quand à eux, une autre version: il existait sur l’emplacement actuel de Florac un domaine appartenant à un certain Florus, sujet romain. En effet les noms finissant par ‘AC’ comme Florac, Ispagnac, Quézac sont formés du suffixe latin ‘Acum’ qui désigne un lieu, un domaine, du nom de son propriétaire. L’emplacement de ce domaine n’a jamais été retrouvé. En revanche, des vestiges gallo-romains ont été découverts sur l’emplacement actuel du village de vacances, notamment des poteries. Un village de potiers se trouvait-il sur cet emplacement?

Le moyen Age sous la baronnie d'Anduze

En 1215 le territoire est attribué à Raymond d’Anduze, qui devient le baron de Florac. Ce sont les armes de cette famille qui constituent les armoiries de la ville.

Vers le Vème siècle, la région est christianisée par les moines de l’Abbaye de St Gilles dans le Gard. Une paroisse est créée à Florac et la première église construite. Vers le IXème siècle, un premier château est construit au sommet de l’un des rochers dominant Florac, le rocher de Ste Lucie. Il en reste de maigres vestiges avec les ruines d’une chapelle.
Dès, le XIIème siècle, Florac est une petite ville. Ses maisons sont groupées autour de l’église et autour du château (construit à l’emplacement de l’actuel château) séparés par le Vibron. Vers 1130, des moines bénédictins de l’abbaye de la Chasse-Dieu construisent un couvent..

le Blason du Baron d'Anduze

Emblème de Florac

Les remparts de Florac

La ville est entourée d’un fossé. Située en un lieu de passage, Florac devient une petite cité commerçante. Ses marchands en relation avec le Gévaudan, les Cévennes, le Bas Languedoc et le Vivarais, font commerce de bois, de mulets, de draps et de sel. Les transhumants se rendant sur le Mont Lozère traversent la ville avec leurs troupeaux, et laissent des péages qui constituent un revenu non négligeable pour la ville.

Florac achète ses 'Libertés'

Le 20 septembre 1291, moyennant le paiement de 400 livres, les habitants de Florac achètent leurs ‘libertés’ à leur Seigneur, Pons de Montlaur, mari d’Isabeau d’Anduze, baron de Florac. Une charte accorde le droit à la population d’élire deux consuls, et prévoit plusieurs mesures pour éviter l’arbitraire seigneurial.

Après la guerre de 100 ans, des bandes de pillards, aventuriers de tous les pays, auxquels on donnait le nom de ‘routiers’ ou ‘Anglais’, sévissent dans la région. Sur les pentes du Mont Lozère une compagnie de plus de 1000 routiers rôde: Florac est en danger. Les Floracois s’empressent d’ériger les remparts. Malheureusement la construction n’était pas finie lorsque la compagnie des routiers s’empare de la ville et la brûle en mars 1363. Les remparts seront reconstruits en 1364 avec l’aide du pape Urbain V, qui montre ainsi son attachement à son pays natal (il est né à Grizac). La cité est donc fortifiée par une enceinte à douze tours et deux ‘portes’: la porte Nord dite ‘du Thérond’ et la porte Sud dite porte d’Anduze.

La Réforme et les guerres de religion

La Réforme pénètre en Cévennes grâce à des colporteurs venus de Genève. Ils apportent dans leurs ballots des bibles et certifient que sa lecture remplace la messe. La population de Florac dans sa grande majorité, accueille les idées de la réforme: la première communauté de l’Eglise Protestante date de 1560. Antoine Coppier en est le premier ministre de la parole. Les Protestants, par horreur du culte des images, démolissent la veille église et s’approprient le cimetière. Ils bâtissent le premier temple sur l’emplacement actuel de l’église.

Cette nouvelle religion fait figure d’hérésie et provoque l’inquiétude des autorités royales. Les années de 1564 à 1598 vont voir s’embraser les Cévennes dans une guerre de religion sanglante.

es guerres se terminent sous le règne d’Henri IV par la proclamation de l’ÉDIT DE NANTES (1598) reconnaissant la liberté de conscience aux protestants. Après la mort d’Henri IV, la guerre civile reprend jusqu’à la Paix d’Alais (aujourd’hui Alès) en 1629, Louis XIII supprime aux Protestants les places de sûreté et les garnisons. A Florac, le temple et les remparts sont rasés, l’église reconstruite. Les prédications auront lieu à la halle aux blés (aujourd’hui la mairie). En 1646 un nouveau temple est inauguré, Florac compte alors 1.175 protestants pour 211 catholiques. Enfin un retour à la paix ?

Pas pour longtemps en 1685, Louis XIV révoque l’EDIT DE NANTES: sa devise est on ne peut plus explicite ‘ UNE SEULE FOI, UNE SEULE LOI, UN SEUL ROI ‘. Le culte protestant est interdit. Défense est faite d’enterrer les morts protestants dans les cimetières paroissiaux. Ils sont donc ensevelis dans les propriétés privées, cimetières familiaux (Vous trouverez certainement, au cours de vos promenades des tombes dans les jardins, témoins de la foi protestante). Le temple est à nouveau détruit; Les ‘maçons’ de l’époque auront bien souvent travaillé pour rien! Le seul souvenir de ce temple est la ruelle appelée ‘passage du Temple’ entre l’esplanade et la rue Armand Jullié.

La guerre des Camisards, une révolte pour la liberté de conscience

Cependant, les Cévenols étant d’une nature obstinée, partout en Cévennes s’organisent des assemblées du Désert (culte clandestin). Durant la nuit du 23 au 24 septembre 1689, une centaine de Cévenols armés assistent à une assemblé du désert à la Can de l’Hospitalet (plateau à une vingtaine de kilomètre de Florac). Lors de cette assemblée ils décident d’attaquer Florac ou stationnent des dragons du roi. Ils sont conduits par François Vivent, un Cévenol exilé qui a pour mission de soulever les Cévennes. Cette attaque avorta mais elle annonçait une révolte armée. (François Vivent sera surpris par les dragons en 1692 dans une grotte près d’Anduze et tué).

Cette révolte débute avec l’assassinat, au Pont de Montvert, de l’abbé du Chayla en juillet 1702. Les Cévennes entrent alors dans le tragique épisode de la guerre des ‘CAMISARDS’ (ce nom est du à la ‘camise’ blanche ou chemise, en français, portée par ces combattants sans uniforme). S’ensuit entre les insurgés et les dragons du roi une série de batailles sans pitié qui ne prendront fin qu’avec la reddition ou la capture des derniers chefs camisards vers 1705. Il est vrai que les méthodes utilisées par les dragons étaient fort dissuasives pour les prétendants à la relève.  Entre temps, les Protestants ont vécu les années de répression les plus noires, notamment avec la destruction des hameaux huguenots (‘Le Grand Brûlement des Cévennes’) organisée par les autorités pour regrouper les infidèles à la foi catholique.

La répression a condamné de nombreux Camisards, ou simplement des participants d’une assemblée clandestine, à la potence, les galères ou l’emprisonnement à vie, pour les femmes, dans la tristement célèbre Tour de Constance à Aigues Mortes.

Néanmoins, la Guerre des Camisards deviendra le symbole de la lutte pour la liberté de conscience. Elle aura profondément marqué la mentalité des Cévenols, toujours prompts à défendre les libertés.

L’Histoire du protestantisme en Cévennes est retracée au Musée du Désert (Au Mas Soubeyran près d’Anduze). Chaque année s’y tient, le premier dimanche de septembre, le grand rassemblement des Protestants.

Florac Révolutionnaire

La rédaction du Cahier de Doléances de Florac date du 12 janviers 1790.

Le 5 février 1790 le Gévaudan devient le département de la Lozère.

En 1791, un notaire protestant, François Dalzan Delapierre, était accusateur public auprès du tribunal. Il contribua à faire condamner à mort des contre-révolutionnaires (contre-révolution lozérienne de 1793). C’est ainsi que Florac vit arriver la guillotine depuis Rodez pour l’exécution de quarante contre-révolutionnaires arrêtés pour la plupart à la Malène.

Des 'Temps modernes' à ce siècle

Florac était une région très agricole mais vivait aussi du commerce des cocons, des vers à soie, produits dans les magnaneries des Cévennes. Cette activité avait apporté aux Cévennes une certaine prospérité. On peut même dire, compte-tenu de la pauvreté des terres agricoles, que les Cévennes étaient surpeuplées !!!

La population se répartissait sur tout l’espace disponible et le moindre arpent de terre avait une utilisation agricole (en témoigne le nombre important de hameaux, leur dispersion, et les anciens ‘bancels’ ou terrasse).

A cause des maladies des vers à soie et le développement des fibres synthétiques, c’est la ruine de la sériciculture. Alors, commence une première vague d’émigration vers le bassin minier d’Alès. La révolution industrielle, si elle ne touche pas la région, l’affecte gravement en accentuant l’exode rural au profit des zones urbaines. Les villages les plus isolés sombrent dans l’abandon.

Le préjudice subi par cette région, dont toute l’économie était enracinée dans la ruralité, est énorme. A Florac, la dépopulation a connu son apogée au recensement de 1947 avec 1.452 habitants.

Florac devient Florac Trois Rivières aujourd'hui

Le 1er janvier 2016, la commune nouvelle de Florac Trois Rivières est créée en lieu et place des communes de Florac (48061) et de La Salle-Prunet (48186) devenues communes déléguées.

Florac Trois  Rivières est également la sous-préfecture de la Lozère.

Elle est restée à taille humaine, elle est aujourd’hui un lieu où il fait bon vivre, au rythme des saisons.

Ses habitants sont pour la plupart des fonctionnaires, des artisans ou commerçants. Il reste très peu d’agriculteurs sur le territoire de la commune (mais sur la région, l’agriculture modernisée reste un secteur vivace, très liée aux activités d’agri-tourisme).

La ville est un petit centre de commerces, d’hébergement et de services locaux. Elle est aussi un pôle touristique réputé avec en son centre bourg le siège du Parc National des Cévennes et son château. Ce dernier secteur est une des principales ressources économiques de la ville.